La relation Pédagogique
L'enseignant est au service de l'élève
L'enseignant a des connaissances que l'élève n'a pas encore acquis. Son rôle n'est pas de simplement transmettre des savoirs à l'élève comme si celui-ci était 'vide', mais de le guider dans sa compréhension du fonctionnement de son propre cerveau, à travers la transmission de ces savoirs. Ceci permet à l'élève de repérer les moments où son cerveau ne fait pas ce qu'il veut, comme il le veut. L'enseignant est donc un facilitateur de l'autocorrection et rentre dans une relation d'interdépendance avec l'élève dont il est au service.
L'enseignant est guidé par l'élève
En recevant les savoirs de l'enseignant, l'élève tâtonne lors de la phase de restitution, qui est le moment où il essaie de récupérer de sa mémoire les savoirs dont il a besoin, pour réaliser le défi lancé par l'enseignant. Lors de cette phase, l'élève fait de bons et de mauvais choix, c'est à dire, parfois il arrive à faire faire à son cerveau ce qu'il veut réellement lui faire faire et parfois, il a le sentiment que son cerveau ne lui 'obéit' pas.
Ces essais 'ratés' sont essentiels lors du processus de réflexion, aussi bien pour l'enseignant que pour l'élève, car ils sont des occasions pour retravailler un savoir, ré-expliquer autrement, ou bien aider l'élève à trouver d'autres appuis afin qu'il puisse mieux récupérer l'information lorsqu'il en a besoin. Ainsi, même si c'est l'enseignant qui donne le tempo en apportant les savoirs initiaux à travailler, c'est la réaction du cerveau de l'élève qui va guider les choix et la direction que va prendre l'enseignant, afin de résorber les difficultés qui se présentent à lui.
L'enseignant est un analyste actif en temps réel
Une partie essentielle du travail de l'enseignant à travers son approche pédagogique, se situe au niveau de l'observation de ses élèves. Son attention est totalement focalisée sur eux afin de sonder le fonctionnement des cerveaux qu'il a face à lui. Il sonde le cerveau des élèves en leur envoyant des 'défis', pas dans le but de les évaluer et donc, de les noter, mais dans le but de créer des opportunités, grâce aux essais 'manqués', afin d'entamer une réflexion plus approfondie avec eux. L'enseignant cherche donc à 'pousser' les limites cérébrales de ses élèves, afin de susciter une réaction, pour qu'il puisse leur permettre de mieux connaître le fonctionnement de leurs cerveaux.
En le faisant, l'enseignant ne met pas ses élèves en échec, même si ces derniers n'arrivent pas à relever le défi lancé, car si un élève n'arrive pas à mobiliser ses savoirs, c'est certainement dû à une mauvaise stratégie de récupération. Dans la mesure où c'est l'enseignant qui est responsable d'aider l'élève à prendre conscience de la stratégie de récupération qui lui 'parle' au mieux, lorsqu'un élève n'arrive pas à trouver ce qu'il souhaite, cela devient une occasion pour l'enseignant de peaufiner son travail sur les stratégies de récupération des savoirs. Ce travail d'analyse se fait constamment, à tout moment du cours, avec chaque élève.
L'enseignant et l'élève ne sont pas dans une posture de jugement ou de besoin de classification par rapport à une norme, car l'enseignant se positionne clairement en tant que guide. Personne ne devrait être dans une posture d'omniscience ni d'omnipotence lorsqu'il s'agit de l'apprentissage de la connaissance du fonctionnement cérébral de quelqu'un d'autre. Si, avec le temps, on peut approfondir la connaissance de notre propre fonctionnement cérébral, en tant qu'enseignant aux services de nos élèves, notre quête est de permettre à nos élèves d'atteindre ce même objectif, à travers les savoirs transmis, qui sont en fin de compte, des stimulis cérébraux. De ce fait, ce sont les élèves qui apprennent à devenir les maîtres de leurs cerveaux à travers la connaissance profonde de leurs fonctionnements.
L'élève est un analyste actif en temps réel
Tout comme l'enseignant, l'élève cherche à être conscient du fonctionnement de son propre cerveau à tout moment. En observant ses essais 'manqués' ou les essais manqués de ses camarades, grâce à l’aiguillage de son enseignant, il apprend à devenir maître de ses opérations cérébrales : ex : c'est en observant qu'il manque un son, un mot ou que la phrase désirée ne semble pas être 'bonne', que l'élève apprend à mieux s'observer et à comprendre les choix que son cerveau a fait. Ainsi, il s'observe en même temps qu'il pratique, afin de repérer son fonctionnement cérébral. Lors du processus, il apprend à consciemment dirigé son cerveau dans la direction qu'il souhaite et ainsi maîtriser le classement et la récupération des savoirs.
De ce fait, l'objectif de l'élève devient une quête de la compréhension de lui-même, que les savoirs lui permettent d'acquérir, et non plus exclusivement l'acquisition de savoirs ou de compétences.
Les "erreurs" sont essentielles et bénéfiques
Aussi bien pour l'enseignant que pour l'élève, les 'erreurs' sont constructives et bénéfiques. Plus l'élève et l'enseignant seront confrontés à des tentatives de récupération 'manquées' de la part de l'élève, qui reflètent les tentatives de transmission 'manquées' de la part de l'enseignant, plus chacun accroîtra son expérience et sa capacité d'analyse du processus d'apprentissage, renforçant ainsi la relation pédagogique. La quête du regard positif de l'enseignant (avec toutes les postures néfastes que cette recherche peut impliquer) s'efface au profit d'une relation basée sur la transparence et ainsi, la confiance.
Chacun prend ses responsabilités lors du processus d'apprentissage en admettant ses difficultés, ses manquements, ses ressentis afin de permettre une analyse pertinente des besoins du cerveau à former.